Zippos réparés

De nombreux briquets ont été perdus sur les champs de bataille au Viêt-nam. Les soldats avaient l'habitude de les porter sur leur casque, coincés par la bande de caoutchouc qui maintenait la toile de camouflage ou dans le porte chargeurs de leur M-16.
Ces briquets sont retrouvés par les paysans cultivant leurs rizières. Ils sont en général en très mauvais état, le chrome ne résistant pas aux rigueurs du climat. D'autres sont retrouvés dans les décharges militaires des anciennes bases abandonnées. Une armée de miséreux gratte le sol, découpe les carcasses de vieux GMC et est parfois victime de l'explosion d'un obus au phosphore oublié dans les décombres. Les revendeurs de Saigon font le tour des provinces du sud Viêt-nam pour acheter ces briquets aux paysans. Ils sont re-conditionnés, les restes de chrome grattés, les mécanismes réparés.

Zippos dont la charnière à été remplacée au Viêt-Nam

Si la charnière est dessoudée, les corps et les couvercles sont percés pour être ressoudé à l'étain. Les axes manquants sont remplacés par des tiges de métal. Le ressort de came est l'élément le plus fragile, aussi cette pièce est souvent changée. L'axe de la came est enlevée, le rivet de la mèche est remplacé par un rivet en aluminium.
Bien souvent seule la partie basse est retrouvée aussi, le couvercle d'un briquet récent en laiton chromé est ajouté. Il est passé au papier de verre pour lui donner un look baroudeur. Parfois de vrais couvercles sont montés sur ces corps, ce qui donne des hybrides ni vraiment faux, ni tout à fait exacts. Les lieux et les dates gravés sur les couvercles ne correspondant bien évidemment plus avec les emblèmes des unités gravés sur les corps.

 

Le couvercle de ce briquet a été rapporté.

Si l'insert est en trop mauvais état, il est remplacé par un autre provenant du stock de pièces laissé au départ des soldats en 1973. Le numéro de patente 2517191 à été gravé sur les inserts jusqu'en août 1967. Vous trouvez des briquets dont le code correspond aux années postérieures avec ce type d'insert. Parfois seul le fond d'un vrai zippo est récupéré et un briquet complet est reconstruit en partant d'une feuille de laiton façonnée, découpée et soudée à l'étain.

 

Briquet entièrement fabriqué à partir d'un fond récupéré. Notez les lignes de soudure à l'étain sur le couvercle et le fond.


Les modèles "Short"

Contrairement aux idées reçues, les soldats ne raccourcissaient pas leur briquet lorsqu'ils étaient "short" eux-mêmes. ( libérables )
Ces briquets sont le fait des vendeurs vietnamiens, qui pour augmenter la valeur marchande de briquets partiellement détruits, les ont raccourcis. De nombreux briquets on été retrouvés écrasés, à demi enterrés avec le chrome détruit par l'humidité. Les vendeurs vietnamiens les ont récupérés, réparés et, lorsque les dégâts affectaient la partie supérieure du corps, raccourcis. Bien souvent le couvercle est remplacé par celui d'un autre zippo ou d'une copie japonaise.

 

Briquets de 1968/69 dont les corps ont été coupés (SHORT) Les couvercles proviennent d'un autre zippo et d'un briquet Vulcain (la gravure LAI KHE a été faite en 1992).


Kill Notches

Sur le net est apparu une information à propos des encoches faites sur les zippo. Il semblerai que ce soit des décomptes de soldats ennemis tués au combat. J'avais de sérieux doutes concernant cette pratique aussi, j'ai contacté des amis vétérans du Viêt-nam aux Etats Unis.
Tous sont unanimes, ils n'ont jamais entendu quoi que ce soit à propos de cette pratique allant jusqu 'à me dire que je me faisait rouler dans la farine avec cette histoire. Le décompte des victoires portées sur la carlingue des avions est une réalité mais sur des effets personnels jamais. Je vais suivre de près cette affaire, mais si vous avez des infos je serai intéressé de les partager.

Encoches

Lorsque les soldats étaient à la fin de leur séjour il devenaient short ou FIGMO (finaly I got my orders) ce qui correspond au pere cent de l'armée Française. Des calandriers FIGMO avec 90 parties détachables, leur servaient à décompter leurs derniers jours. Certains briquets présentent sur leur pourtour des encoches faites au couteau. Il s'agit du décompte des jours restant avant de rentrer à la maison. D'autres briquets ont la mention FIGMO gravée, généralement un chien amoureux de son compagnon à roulettes.

FIGMO

J'ai reçu de nombreux emails à propos de "FIGMO" et principalement ceux de Phillip qui servait avec la 1st Inf Div (The Big Red One) et ensuite avec la 34th Gen. Sup et celui de Larry qui servait dans le 6th Bataillon de la 31st Infantry.

J'ai remarqué deux chose sur votre site, premièrement, FIGMO ne veut pas dire Finalement j'ai obtenu mon ordre de rentrer mais " Fuck It : j'ai mes papiers pour rentrer ". Le symbolisme de la gravure avec le chien est " Fucking the dog " ce qui veut dire en langage de GI's enculer les mouches, ne rien faire jusqu'à la quille. En d'autres termes, j'ai mon billet de retour et j'en ai rien à foutre.
Peut-être vouliez vous rester poli ?
Et enfin, vous avez un zippo avec la mention Lai Khe 69-70, c'était le mien.

Phillip . M.


" FIGMO " quand un soldat savait qu'il allait rentrer à la maison, et quand on lui donnait un ordre pour une mission dangereuse pendant cette période, il répondait "FIGMO = F**KU I GOT MY ORDERS." Au sergent ou à celui qui lui avait donné cet ordre. La traduction officielle était bien sur " Finalement j'ai eu l'ordre de rentrer ".

Larry


Finaly I got My Orders

D'autres ont un trou au fond du boîtier, ils étaient percés par les vietnamiens qui utilisaient ces briquets comme lampe pour éclairer les tunnels ou l'intérieur de leur maison. Le briquet était enfoncé dans un récipient en terre cuite ou une canette de bière remplie d'essence, une mèche plus longue sortait par le trou et trempait dans l'essence. Le tout était suspendu dans les galeries des tunnels.

Fond d'un briquet utilisé dans un tunnel